Une Histoire

Né en 1901 à Saint Pétersbourg (Russie), le Prince Peter Wolkonsky se découvre enfant une passion pour la botanique en s’infiltrant secrètement dans le potager du tsar qui résidait dans le palais voisin.

Il passera la première partie de sa vie à peindre des plantes et des paysages dans un Grand Tour qui le mènera de l’Afrique du Nord à la Provence en passant par l’Italie. Par la suite, il s’installera en région parisienne où il imaginera son premier jardin.

En 1965, il découvre Le Verger qui deviendra Kerdalo, une ancienne ferme surplombant la rivière du Jaudy, qui fait face à la vieille ville de Tréguier.

Visionnaire, il avait déjà conscience de l’importance que jouera l’eau dans l’épanouissement de son jardin et choisit de s’installer sur une terre vallonnée sur laquelle sinuent plusieurs sources. En les apprivoisant, il imagine un jardin rythmé de bassins, de cascades, d’escaliers d’eau, d’une grotte italienne et de pavillons ornés de coquillages.

« Ce que j’ai essayé d’obtenir à Kerdalo pendant plus de 25 ans, c’est un monde clos, à la fois naturel et façonné, comme revisité par une sensibilité et un goût personnels »

P. Wolkonsky

Avec l’aide de grands pépiniéristes comme Harold Hillier de Winchester, il créé un jardin de peintre, d’inspiration anglo-italienne, aux antipodes d’un paysagisme académique qui place les plantes comme des ronds et des carrés sur un plan régit par des métrés.

Il visualise dans sa tête des associations de couleurs et de textures qui évoluent au fil des saisons. Plus de 5000 plantes vont ainsi trouver leur place dans ces 17 hectares.

A sa mort en 1997, Kerdalo sera repris en main par sa fille Isabelle et son mari Timothy.

Fragile, à la merci du temps, des changements climatiques et de la pollution, Kerdalo est un monde magique, blotti, clos, secret, à la fois naturel et façonné, à la croisée d’un univers botanique et d’un univers romantique.

Loin des jardins à la française, des massifs fleuris, des roseraies, topiaires ou des parterres plantés de bulbes, les Jardins de Kerdalo sont une ode à la contemplation et à l'abandonnance. Ils sont jardins de peintre, de feuillages et d'ombrage, de textures et de couleurs qui évoluent au fil des saisons. Œuvre du Prince Peter Wolkonsky qui s'étend sur 17 hectares, Kerdalo souffre des récentes chaleurs, sécheresses et tempêtes et se doit d'évoluer pour perdurer. Lieu d'expérimentations botaniques et laboratoire de nouvelles pratiques, Kerdalo se découvre pas à pas, sans tapage, pudique et poétique.

Far from the formal French gardens, the full bloom flowerbeds, the rose gardens and topiaries, or parterres planted with bulbs, les Jardins de Kerdalo are an ode to contemplation and letting go. They are painter's gardens, gardens of foliage and shades, textures and colors that shift with the seasons. Created by Prince Peter Wolkonsky, over 17 hectares, Kerdalo now suffers from recent heatwaves, droughts, and storms, and must evolve to endure. A place of botanical experimentations and a laboratory for new practices, Kerdalo reveals itself step by step, without fanfare, modest and poetic.